B. La croissance et la saturation
Introduction
61Par idéologie technique de la croissance, j’entends une conception moderne de l’activité technique qui articule dans une même logique, dans une même téléologie, la révolution industrielle, l’avènement de la société de consommation, et une certaine idée du développement durable. Dans cette première partie du mémoire, ce n’est pas mon but de questionner la vérité historique de cette proposition, je cherche simplement à suivre ce deuxième discours dans sa justification de l’activité humaine pour découvrir vers quelle fin du monde il mène.
1. Produire en masse répond à l’idéal de la croissance et aux équivoques du « développement »
62Cela commence avec le travail qui produit des biens de consommation. C’est l’activité de celui qui utilise son corps, peine à la tâche pour entretenir un processus de production continu. Hannah Arendt le nomme animal laborans. Le produit qui résulte de son activité n’est pas vraiment un objet, puisque sa raison d’être ne réside pas dans sa durabilité, mais au contraire dans sa « consommabilité ». Sa fonction est d’alimenter des processus vitaux. Par exemple la nourriture : ceux qui cultivent la terre entretiennent le développement des végétaux (afin de nourrir les hommes) ; les fruits de ce travail entretiennent à leur tour la force de travail, ceux-là même qui cultivent la terre. Cela fonctionne de manière cyclique, comme dans un organisme vivant. Le développement et la croissance sont au centre de cette idéologie qui s’inspire des processus naturels pour concevoir la technique.
63Avec la première révolution industrielle, ce processus ininterrompu de production prend une ampleur sans précédent puisqu’il prend en charge la fabrication des objets d’usages. Jusqu’alors engendrés par l’ouvrage de l’artisan, ils sont désormais produits en grandes séries, à la chaîne, dans des usines et par des machines qui semblent reprendre les mouvements cycliques incessants de la vie biologique, avec une cadence accélérée et une précision parfaite. En tout cas, c’est ainsi que l’animal laborans voit le développement de la mécanisation et de l’automatisation de la production. Si les machines semblent fonctionner comme une seconde nature, celle-ci n’est pas pour autant accueillante. Au contraire, elle impose au corps ses propres rythmes de fonctionnement. Ainsi, le travail du complexe machine/corps prend la place de l’ouvrage de la main tenant l’outil. Les biens de consommation remplacent les œuvres.
64La production en masse d’objets d’usages ne ravive pas l’ancienne aspiration à la vie immortelle par le biais des œuvres. Au contraire, le nouveau mythe semble résider dans le développement de l’activité, dans son effervescence, dans sa croissance, dans sa vitalité, dans le nombre de biens produits, échangés et consommés. C’est moins l’objet lui-même que la frénésie de l’activité économique qui est valorisée. Dans les villes, ce n’est plus la stabilité des édifices qui incarne le pouvoir, mais la présence de grues qui incessamment érigent des tours. C’est d’ailleurs ce que l’on voit à droite de l’écran, dans le paysage de clôture du film 5 vagues de l’avenir évoqué plus haut — une belle grue au travail. De même, la forme en pointe des édifices évoque la croissance organique plutôt que la constance du pouvoir. On retrouve cette même sensation avec l’érection de structures organiques dans le film À la poursuite de demain réalisé par Brad Bird et produit par Walt Disney. En effet, dans la scène où le jeune Frank Walker entre pour la première fois dans le « monde de demain », il y découvre un paysage peuplé d’oiseaux robotisés et d’imprimantes 3D qui font littéralement pousser les structures des bâtiments à la manière de squelettes d’organismes vivants géants. Dans l’extrait qui suit, il s’agit donc de prêter attention à l’arrière plan, aux formes organiques des constructions en cours.
2. La crainte de la saturation par les biens : consommons-les en masse
65L’augmentation de la productivité va de pair avec l’augmentation de la destructivité, c’est-à-dire du développement de notre capacité à consommer les biens que nous produisons, à les incorporer pour les détruire et qu’ils n’envahissent pas notre environnement.
66D’un point de vue purement économique, pour répondre à l’injonction de la croissance, il faut que les stocks d’objets produits soient écoulés le plus vite possible, afin de fournir le capital nécessaire au développement de l’industrie. D’un point de vue plus mécanique : comme il est impensable d’aller à l’encontre de l’idéal de la croissance en produisant moins, si nous ne détruisons pas progressivement nos produits, nous risquons de finir ensevelis. D’où la nécessité du développement de la société de consommation.
67Mais il serait trompeur de considérer la masse des consommateurs comme un broyeur géant à marchandise. En effet, sa capacité à faire fonctionner le système de production est bien plus grande que sa capacité à digérer les marchandises. Le système consommateur a les yeux plus gros que le ventre. Jean Baudrillard, dans La société de consommation, éclaire ce point par l’analyse des besoins. Dans la société de consommation, l’achat d’un objet ne répond pas d’un besoin rationnel ou vital, mais plutôt d’une logique sociale, d’un désir de différentiation. L’acte de consommation est l’expression d’un message dans un langage codé. Les objets sont en effet devenus des signes qui permettent à chacun de pratiquer le langage de la consommation. Comme il n’y a dans ce langage aucune valeur absolue, mais seulement des signes de différences, le signifié et le signifiant n’ont pas de relation stable. Il faut sans cesse chercher à se différencier des autres différences. Les significations sociales des objets sont donc « mouvantes »2828.Jean Baudrillard, La société de consommation, Folio essais, Paris 2008. Pp.106-108.. Et ce jeu de combinaisons de signes est infini, contrairement à la satisfaction classique des besoins vitaux. Par exemple, nous n’en avons jamais assez d’exprimer notre différence par l’achat de vêtements ; alors que si nous les achetions par besoin, nous en achèterions beaucoup moins, et l’industrie de la mode se développerait bien mal.
68De la même manière que ces phénomènes sociaux, les procédés techniques de l’obsolescence programmée permettent d’entretenir la croissance de la consommation. Ce procédé paraissait absurde au sein de la première idéologie technique, alors qu’il prend ici tout son sens. En effet, tout est bon pour augmenter la cadence. Au plus cela s’use vite, au mieux c’est. Le désir de signifier une différence sociale est bien le moteur de la consommation, mais le dysfonctionnement des biens de consommation peut catalyser ce désir.
69Il est par ailleurs intéressant d’observer que l’obsolescence programmée n’est plus simplement un procédé technique, elle est devenue un élément constitutif de ce que Jean Baudrillard nomme le mythe de la société de consommation. L’idée d’obsolescence programmée semble avoir suivi le même chemin que celle de société de consommation. La dénonciation du phénomène réel est devenue une façon de se raconter à soi-même le phénomène. Nous consommons le discours lui-même. D’une certaine façon, nous consommons le livre La société de consommation en tant que lecteurs, nous nous racontons à nous-mêmes que nous consommons par le biais de la consommation. L’obsolescence programmée, comme la société de consommation, sont devenues des signes parmi d’autres diffusés par la consommation médiatique et culturelle. Sans entrer dans l’étude du ton apocalyptique qui caractérise ce discours de conclusion de l’ouvrage de Jean Baudrillard — car nous le verrons plus tard — il me semble important de noter dès maintenant que ce mythe de la société de consommation finit par incorporer les discours qui le dénoncent.2929.Id., pp.315-316.
70La logique sociale de la consommation permet donc à la production de biens de s’accroître sans limites économiques. Elle fournit un motif inépuisable à la production de masse. Et son caractère mythique lui offre une certaine sécurité face aux autres idéologies puisqu’elle les incorpore. Mais, nous l’avons évoqué plus haut, sa capacité à détruire les biens est surestimée. L’homo consumans, comme le nomme Jean Baudrillard, débarrasse effectivement le monde de ses biens de consommation qui risqueraient de saturer l’économie, mais il produit en retour une quantité incroyable de matière apparemment sans valeur, les déchets, qui menacent à leur tour de saturer son monde.
3. La crainte de la saturation par les déchets : recyclons en masse
71Même si les objets produits sont des consommables et que leur but est d’être détruit par leur usage, leur destruction n’est jamais une disparition matérielle. La consommation fait de la place pour l’activité économique, mais les déchets qu’elle produit laissent peu de place aux hommes sur Terre.
72Une anecdote historique pourrait jouer le rôle de scène primitive pour cette peur de la saturation. Il s’agit de l’inquiétude provoquée à la fin du XIXe siècle par la présence croissante des modes de transports tirés par des chevaux, notamment dans la ville de Londres, foyer de la première révolution industrielle, où la quantité de déjections était telle qu’un journaliste du Times aurait estimé qu’en continuant à ce rythme, dans 50 ans, les rues de Londres seraient recouvertes de 2,75 mètres de crottin3030.Davies, Stephen. « The great horse-manure crisis of 1894 », The Freeman Ideas on liberty, septembre 2004. Pp.32-33..
73Mais la peur de la saturation du monde par les déchets est rapidement surmontée par cette idéologie basée sur la croissance. Le mécanisme est simple : la cause du problème est aussi la solution. On trouve toujours une nouvelle solution technique aux problèmes causés par les anciennes solutions techniques. Ainsi, la voiture motorisée remplace les chevaux. Donc il n’y a plus de problème de crotte. Mais un nouveau problème se pose : les voitures rejettent des gaz toxiques pour l’homme. Alors il faut trouver une nouvelle solution technique à ce problème. Cette solution posera ensuite d’autres problèmes, et ainsi de suite.
74Stephen Davies utilise cette anecdote à propos des déjections chevalines en 2004, dans un magazine libertarien américain, pour montrer comment le progrès technologique, rendu possible par une économie ultra-libérale, sauve les hommes des dangers de la technique. En outre, il affirme que les négociations pour trouver des solutions politiques sont en général inefficaces et presque toujours vouées à l’échec.
75Le caractère simpliste de cette analyse met en relief l’idéologie que nous cherchons à décrire. Comme l’explique Jean Baudrillard, la société de croissance n’est pas fondée sur le progrès technologique.3131.« Ce n’est pas le progrès technologique qui la fonde [la société de croissance] : cette vision mécaniste est celle même qui alimente la vision naïve de l’abondance futur. », Jean Baudrillard, op. cit., p.67. Ce n’est pas l’idée du perfectionnement de la technique vers des solutions toujours plus performantes qui engendre la société de croissance. Au contraire, le progrès technologique est au service de l’idéal de croissance, c’est une de ses principales armes pour se défendre de l’éventualité de la fin du monde. L’idée d’un progrès technologique infini, d’un salut technologique, revient à dire que nous trouverons toujours un manière de faire, et de faire plus. Ainsi nous pouvons continuer à croire et, surtout, à croître.
76C’est dans ce contexte que le principe du recyclage arrive comme une solution pour entretenir les processus de production. Il s’agit d’utiliser les rebuts de la consommation pour les réinjecter dans la production. Cela fait de la place pour continuer à vivre, et cela fait de la matière première pour l’industrie. C’est l’idée directrice de l’économie circulaire. Elle s’inspire notamment de la théorie du Cradle to cradle, exprimée dans l’ouvrage du même nom et sous-titré dans son édition française « Créer et recycler à l’infini ». Cet ouvrage, écrit par Michael Braungart et de William McDonough, illustre bien l’incorporation par l’idéologie de la croissance des problématiques environnementales liées aux déchets. En effet, s’il est techniquement possible de « créer et recycler à l’infini », alors il n’y a plus aucun frein à la production industrielle, rien ne peut plus nous porter préjudice dans notre activité technique. Son horizon de perfection est dans la symbiose entre la sphère naturelle et la sphère technologique. Les hommes, par leur activité technique, savent depuis longtemps comment faire sortir la matière des cycles naturels, il faut maintenant développer des moyens pour que cette matière devenue artificielle ne sorte jamais des cycles de production. Deux façons pour faire cela : soit la matière réintègre les cycles industriels par le recyclage, soit les cycles naturels de production par la biodégradation. La boucle est bouclée, le système peut ainsi produire à l’infini, entraîné par la société de consommation, guidé de l’idéal de croissance.
77Du moins en théorie. Car dans la pratique, les flux de matières sont loin de s’écouler parfaitement et sans pollution de notre milieu de vie. Il paraît inutile de citer des exemples tant la production croissante de déchets à l’échelle globale est inquiétante. Il me suffit de regarder par la fenêtre du 6ème étage vers l’horizon grisâtre de Paris, pour ressentir cette angoisse, un peu la même que celle ressentie par les Londoniens de la fin du XIXe siècle. Comme il est dirigé par la croissance économique et la vitalité de la production de marchandise, l’homo consumans vit dans la crainte de la saturation toxique de son milieu de vie, avec à l’horizon une fin du monde asphyxiante, une noyade dans un océan de déchets.
78Le film Soleil vert, réalisé par Richard Fleischer et sorti en 1973, met en scène un monde dans lequel cette idéologie technique de la croissance est omnipotente. La séquence d’ouverture exprime avec force le développement de l’activité humaine dirigée par la volonté de croissance.
79On y voit le passage d’une société traditionnelle au début de l’industrialisation, puis de la production en masse de biens de consommation à la saturation de l’environnement par les hommes, les produits et finalement les déchets. Le prologue du film montre la téléologie de la croissance comme la cause de l’état désastreux du monde dans un futur proche. La séquence est entièrement composée à partir d’images fixes historiques. Par le même procédé utilisé dans la vidéo 5 vagues de l’avenir, le passage du passé au futur se fait sur un mode prophétique et résigné — le futur est terrible, mais pas si surprenant. La vivacité du développement des hommes dans leur environnement est rendue par l’abondance des transitions qui rythment la séquence. Les transitions sont de fait le seul moyen utilisé pour animer les images. Elles s’enchaînent d’abord doucement pour décrire le rythme de société traditionnelle, puis de plus en plus rapidement avec l’augmentation du rythme de production et de consommation. Enfin le rythme redescend pour se raccorder au présent de la narration, en 2022 dans la ville de New York.
80Ce rythme décrit à la fois l’augmentation de la croissance de l’activité économique mais aussi celui de la démographie, c’est-à-dire de l’activité de reproduction biologique des hommes. À la fin de la séquence, on apprend que la population de New York est de 44 millions d’habitants. La surpopulation de la planète est le principal ressort du scénario. Nous nous sommes tellement multipliés qu’il n’y a littéralement plus assez de place pour vivre. Les gens s’entassent dans les rues pour y vivre. Les parkings deviennent des lotissements et les voitures font office de maisons. De toute façon, il ne semble plus y avoir de carburant pour les faire fonctionner, puisque les vélos d’appartement servent à allumer les ampoules de ceux qui ont la chance de vivre dans de vrais bâtiments. À vrai dire, rien ne fonctionne vraiment dans ce monde à bout de souffle. Les ressources naturelles ont été épuisées par la croissance de l’humanité et de ses activités techniques.
81Le parallèle entre, d’une part, la croissance de l’espèce humaine par la reproduction biologique et, d’autre part, la croissance de la sphère technique par la production industrielle et la consommation de masse, est au centre du film. Cette analogie se construit tout au long du film dans le même ordre que celui de l’évolution de la société mue par l’idéal de croissance décrite plus haut.
82Les hommes sont d’abord considérés comme des produits de consommation. Par exemple, les belles jeunes femmes sont nommées « furniture », c’est-à-dire qu’elles meublent les appartements de riches au même titre que le mobilier de luxe. Leur vie n’a donc aucune valeur, si ce n’est dans la mesure où elle les rend capable d’accomplir les services (notamment sexuels) commandés par l’habitant des lieux. Les hommes sont ici utilisés comme on utilise des biens de consommation.
83Puis, les hommes sont considérés comme des déchets. Sur la place du marché, la foule affamée est confrontée à la pénurie de nourriture. L’ordre public étant menacé, l’évacuation des lieux se fait tel le ramassage des poubelles et les gens sont ramassés par des camions bennes comme de simples ordures. Non seulement leur vie n’a aucune valeur, mais c’est plutôt leur mort qui en a, dans la mesure où cela ferait un peu plus de place pour vivre.
84Enfin, les hommes sont considérés comme de la matière à recycler. L’enquête policière menée tout au long du film révèle finalement que la denrée alimentaire appelée « soleil vert » est produite à partir de cadavres humains. Les hommes sont présentés comme des produits, ils finissent par ne plus servir la dynamique de croissance, ils sont alors réinjectés dans les processus de production. Pour répondre à l’impératif de croissance, la reproduction en masse des hommes — tout comme la production des objets artificiels — doit s’équiper d’un dispositif de destruction et de recyclage de masse.
85Le caractère abominable de l’entreprise ne vient pas du fait que le corps fasse partie d’un cycle, puisqu’on sait depuis longtemps que notre corps retourne naturellement à la terre. L’aspect cannibal de la chose est effectivement choquant, mais il ne me semble pas que ce soit le principal problème, puisque si nous retournons à la terre et qu’elle même nourrit les plantes, alors nous finissons bien par manger des atomes ayant constitué nos ancêtres. Évidemment, comme le cycle est très long, la filiation entre la tomate et l’ancêtre est imperceptible. Si le cycle était plus court, par exemple si on cultivait des tomates dans un cimetière, alors ce serait moins facile à manger. Mais, la nature a quand même quelque chose de cannibale dans son fonctionnement cyclique qui ne nous dérange pas fondamentalement. Là où je veux en venir, c’est que l’appartenance matérielle de l’homme à son propre cycle de développement pose vraiment problème lorsque ce cycle est d’ordre technique, qu’il est planifié par l’activité humaine. Ce qui rend le recyclage des hommes abominable, c’est avant tout qu’il soit effectué par des procédés techniques industriels. Ce sont des usines qui produisent la nourriture à partir de cadavres, et non pas la nature. Les hommes sont donc considérés comme de la matière qu’il faut faire circuler dans les cycles de la production industrielle, et rien de plus. Ainsi, notre corps n’a plus aucun lien avec les cycles des éléments naturels, même après la mort. Non seulement la mort n’a plus rien de sacré, elle est même industrialisée.
86Le mot abominable est dérivé du latin abominor, qui signifie « refouler un mauvais augure, conjurer le mauvais sort »3232.Dictionnaire Gaffiot, latin-français, Hachette, Paris 1934. Consultée le lundi 7 mars 2016.. Ainsi, Soleil vert donne à voir une vision abominable du monde, au sens premier. Ce film met en garde devant l’évolution des conditions d’existence de l’homme dans une société dirigée par la volonté de croissance. Ces évolutions n’augurent rien de bon : comme nous l’avons vu plus haut, l’idéal de la croissance dirigeant l’activité humaine mène à la fin du monde par la saturation. Si l’on considère cette activité uniquement comme un travail, c’est-à-dire comme un processus biologique, alors elle efface la distinction entre les procédés naturels de production et ceux techniques. Cette confusion entre la nature et la technique nous laisse plutôt l’impression d’un monde où tout est devenu objet technique, y compris les hommes. C’est-à-dire un monde où absolument tout est pris en charge par les hommes.
87Cette prise en charge complète de la planète par les hommes nous amène à une troisième idéologie de la technique, ou plutôt une série d’idéologies contemporaines et encore en cours de formation.